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Diagonale Hendaye-Strasbourg effectuée du 24 au 28 août 2010



    La veille de mon arrivée, le ciel est lumineux et j'ai droit en cadeau, à un beau coucher de soleil sur l'océan. La grenouille a pourtant prévu de la pluie pour le lendemain et elle ne s'est pas trompée. J'entends battre les gouttes contre ma vitre de chambre durant la nuit. Au réveil, le spectacle n'est guère plus réjouissant, car celle-ci tombe toujours et le ciel est bien plombé. Qu'à cela ne tienne, à cœur vaillant rien d'impossible !
    Mais alors que je m'arrache de cette ville de Hendaye, et le mot n'est pas trop fort, car il faut escalader une vilaine pente avant d'atteindre la route de la corniche, le crachin qui me persécutait cesse subitement. Je ne retrouverai la pluie que le vendredi matin. Il n'y a de la veine que pour la canaille, me direz-vous ! Je longe la côte Basque par la corniche et on ne peut rêver meilleur entrée en la matière pour cette Diagonale, tant le spectacle qui s'offre à mes yeux est magnifique. Les choses se dégradent à Ciboure, puisqu'il me faut emprunter la N10 pour atteindre Bayonne et être terrorisé par ce flot de véhicules qui me rase plus ou moins les fesses. J'obtiendrai ma revanche dans cette dite ville de Bayonne, alors que j'aurai pour moi tout seul les couloirs de bus et que ce flot de véhicules s'agglutine sur la file adjacente. Un sourire perfide pointa au coin de mes lèvres, je vous l'avoue !
    Adieux l'océan et cap à l'est pour rejoindre Urt par les rives de l'Adour et le pays des Seignanx, où je dois poster ma carte postale du départ. Le terrain est merveilleusement plat, sauf que le village de Urt est en haut d'une colline et que je dois redescendre la dite colline, afin de reprendre mon itinéraire. Je longe l'Adour jusque Peyrehorade pour ensuite piquer plein nord et traverser les Landes. Mais avant de traverser les Landes de part en part, il faut passer le verrou de Dax. Là, j'ai galéré sérieusement pour trouver mon chemin et passer cette maudite N124. En tout j'ai perdu trois bons quart d'heure et une vingtaine de kilomètres de rab. Le terrain est toujours merveilleusement plat et me rappelle ma Sologne, mais un rien monotone avec ces forêts de pins à ne plus en finir. Luxey est mon premier contrôle que j'effectue dans une épicerie. J'en profite pour faire le plein et nettoyer le pare-brise. Étant en avance sur mon plan de route, je m'informe de réserver une chambre d’hôtel à Castillon-la-Bataille. Là, le gérant m'annonce qu'il n'y a pas de problèmes pour une arrivée à 20h00 et qu'il peut me faire à manger. Youpi !

    Je franchis la Garonne à Langon et le terrain commence à onduler. Je dois escalader un bon raidillon pour accéder à la route qui me conduit à Sauveterre-de-Guyenne, où je bénéficie d'un super point de vue sur cette ville médiévale, dans la descente qui y mène. Il ne me reste plus qu'à rejoindre mon hébergement de la nuit.
    Les départs de mes diagonales se font toujours à des heures très matinales, afin de bénéficier d'une plus grande plage horaire sur la journée, d'autant que je ne suis pas un rapide. Je n'y échappe pas avec ce départ à 4h30, d'autant que la journée s'annonce rude, mais qui m'oblige à prendre en photo le panneau de Montpon-Ménestérol, pour valider ce 2ème contrôle, sous les yeux interloqués et dubitatifs des éboueurs. Heureusement le ridicule ne tue pas ! La lune est pleine. Les paysages baignés de sa clarté prennent une autre dimension et c'est un ravissement que de rouler ainsi. Cela me permet de patienter jusqu'à Château l’Évêque pour prendre mon petit déjeuner dans une boulangerie,faisant également épicerie et café, tenue d'une main de maitre par le papa assis à la caisse, ayant largement passé l'âge de la retraite et additionnant les chiffres de tête, alors que le fiston assure le service sous sa férule. Qu'adviendra-t-il de lui lorsqu'il se retrouvera seul ?

    Le soleil s'est bien installé et à St Yriex-la-Perche, 3ème contrôle, le terrain commence à onduler très sérieusement. Ce n'est maintenant qu'une succession de bosses, de montées, de descentes ou de passages le long de crêtes. Le paysage est magnifique et j'en prend plein les yeux. Le soleil brille toujours et la chaleur augmente. A st Léonard-de-Noblat, patrie de Raymond Poulidor, je traverse la Vienne par une super descente, suivie d'une méchante côte et je rejoins mon hébergement du soir à Pontarion, toujours sur une mer déchainée. Il est alors 18h00 et je n'ose pousser plus loin mes roues, n'ayant pas la certitude de trouver un hôtel prêt à m'accueillir, dans les 40 kilomètres qui suivent. Je décide, après m'être restauré et reposé de repartir à 3h00. La lune est toujours aussi pleine et je suis béni des dieux que de pouvoir rouler et découvrir ainsi le paysage sous cette luminosité irréelle. L'éclairage de la dynamo n'est alors utile que dans les passages des sous bois. Chénérailles, 4ème contrôle, sera validé également par une photo du panneau indicateur en raison de l'heure très matinale. Mais cette fois, pas de témoins. Le relief est toujours aussi agité, mais des lieux et villages superbes s'enchainent au fil des kilomètres, comme Gouzon, Chambon-sur-Voueize, Evaux-les-Bains. A propos, pourquoi avoir ajouté les Bains alors que le village est perché en haut d'un éperon et dénué de toute plage, si ce n'est une magnifique basilique ? L'autochtone serait-il espiègle ? J'en ai déjà eu la conviction près de ma région, puisque un hameau dénommé Petit Bourreau est situé au pied d'une côte !

    St Eloy-les-Mines est positionné au fond d'une profonde vallée. Il me faudra conquérir ce dernier bastion, pour remonter ensuite la pente sévère qui m'amènera à l'altitude la plus élevée de mon périple, soit 771 mètres. Un peu avant Chantelle, je fais la connaissance de Michel MEVEN, un SARiste venu à ma rencontre ( Service d'Accompagnement Routier (S.A.R.) C'est un ensemble de diagonalistes volontaires, susceptibles de par leur lieu de domicile de se rendre utiles à d'autres diagonalistes avant ou pendant leur Diagonale. ). Un moment sympathique d'échange et on en profite pour boire un pot à St Pourçain. Il me permettra de passer ce 5ème contrôle, sans me perdre dans les méandres de cette localité. Ensuite, le relief est toujours ponctué de bosses et de montées, mais rien à voir avec ce que j'ai vécu la veille et durant cette matinée. La chaleur est toujours écrasante et je m'impose des arrêts bistro, où j'invente toutes sortes de mélanges de sirop avec mon Perrier, afin de bien m'hydrater et boire frais. Le Perrier-pomme est à découvrir !

    A Paray-le-Monial je rejoins le canal du Centre qui relie le bassin de la Loire à celui de la Saône. Le terrain est onctueusement plat et les manivelles tournent allègrement. Le paysage n'est pas dénué d'intérêt, même s'il n'a pas le caractère grandiose de ceux du Limousin. Je pointe mon 6ème contrôle à Monceau-les-Mines qui ne mérite pas le détour. La forme est toujours là et l'envie d'aller de l'avant aussi, alors je décide de rouler jusqu'à 20h00. Je réserve mon hébergement du soir à Chagny, où le gérant peut également me faire à manger. ReYoupi !

    Lendemain, départ à 4h00 et il fait étonnamment chaud. Je pourrai rouler en manches courtes, si ce n'est que la pluie commence à s'inviter. A Seurre une boulangerie, malgré l'heure très matinale, permet de me restaurer et surtout de prendre un café. La pluie s'est intensifiée et ne donne pas l'idée de vouloir faiblir. Pas grave ! Les jambes suivent toujours la tête et je suis toujours motivé par l'envie d'aller voir ce qu'il y a derrière la colline. Je validerai mon 7ème contrôle à Auxonnes, dans une pâtisserie, dégoulinant d'eau. Autant vous dire que le patron fit fissa pour apposer son tampon sur mon carnet de route et me voir déguerpir au plus vite.
    J'avais une petite appréhension sur cette journée et du dénivelé qui m'attendait. Heureusement rien à voir avec ce que j'ai connu dans ma traversée du Massif Central. Aussi, les kilomètres s'enchainent allègrement. J'arrive à Marnay, situé dans la basse vallée de l'Ogon, aux portes du Doubs. C'est le pays des clochers en forme de bulbe et aux tuiles vernissées de couleurs. Décidément cette diagonale est un enchantement, si ce n'est cette frustration de ne pouvoir partager ces moments de plaisir avec un compagnon de route. Mes pensées vont tout naturellement à mon ami Jean-Pierre qui aurait du être à mes côtés s'il n'avait eu ses soucis de santé.

    A villersexel je quitte cette vallée de l'ognon et entrevois la silhouette des Vosges se profiler à l'horizon. L'heure finale se rapproche. Il me reste à valider mon 8ème contrôle à Lyoffans. Ne cherchez pas sur la carte, c'est un petit bourg dénué de tous commerces et j'ai du prendre une photo du panneau indicateur, les coups de quatorze heures venant pourtant juste d'être sonné, pour attester de mon passage. Ensuite, la route flirte avec les premiers contreforts des Vosges du sud. Elle ondule agréablement et à Giromagny une pancarte me tend malicieusement la direction vers le Ballon d'Alsace. Une autre fois peur être ! J'avais prévu ma fin d'étape à Cernay, mais ayant de l'avance je décide de pousser jusqu'à Neuf-Brisach où je valide à l'hôtel, mon 9ème et dernier contrôle. Je suis à 80 km de Strasbourg, but ultime de ma Diagonale.

    J'aurai pu prolonger mon effort encore trois petites heures et en terminer, d'autant que le terrain est tout plat, mais comme à chaque fois que j'arrive à la fin de mes Diagonales, une pointe de nostalgie me gagne. Je suis tiraillé entre le plaisir, la joie d'avoir mené à son terme un projet qui m'a mobilisé une bonne partie de l'année et d'autre part, la nostalgie que l'aventure soit déjà fini. Alors, ces 80 km je les ai effectués après avoir passé une bonne nuit, en prenant mon temps, savourant chaque kilomètre que j'égrenais pour les accomplir, me remémorant les bons et beaux moments que je venais de vivre durant ces quatre jours. Mes pensées allaient également à ma mère et Jean-Jacques, mon ami et président de club, trop tôt disparus durant cette année 2010 et à qui je leur dédie cette diagonale.



le 09 septembre 2010 par Lymass




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