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Randonnées



Michel et Jean Pierre Diagonale PERPIGNAN/DUNKERQUE 24 août 2009


    - Le projet :

    L'année 2009 sera celle de la diagonale Perpignan– Dunkerque, tout comme les bons crus ont aussi leurs années. L'idée d'emmener Jean-Pierre me séduit, lui également, mais un peu effrayé par ce défi, n'ayant jamais effectué de grandes randonnées. Le challenge sera de se préparer physiquement et mentalement à ce projet. Nous passerons donc par des randonnées de 200, 300, 400 et 600 km, comme une préparation à un Paris Brest Paris et Jean-Pierre y gagnera ses galons de Grand Randonneur.



    Pourquoi partir de Perpignan et non de Dunkerque ? Tout simplement, et un Solognot vous le dira, il est plus rassurant de grimper à l'arbre que d'en descendre ! Non plus sérieusement pour des raisons de commodités avec le train.

    Lundi 24 août, départ par le train de nuit pour gagner Perpignan. Tout commence mal. Les contrôleurs soupirent et font la tête en voyant nos vélos. Pensez, des vélos couchés et de plus il n'y a pas d'emplacement réservé pour les bicyclettes dans le wagon. Nous avons pourtant bien réservé et payé pour le transport de ceux-ci. Des contrôleurs peu conciliants, qui nous reprochent de se déplacer avec des montures hors du commun, alors qu'étant en faute ils auraient du se mettre au service du client. La SNCF vous roule !!!

    - Mardi 25 août, départ et première étape Perpignan – Nant

    Descente du train à 7h25, petit déjeuner au buffet face à la gare, puis pointage des carnets de route au commissariat central. Il est 8h00, Hops c'est parti !
    Le temps est maussade et menace à tout moment de pleuvoir, mais dur labeur nous attend sur cette RN9, avec sa noria de véhicules, tous plus pressés les uns que les autres et qui nous permets tout juste d'entrapercevoir quelques sites remarquables. Le vent, sans nous pousser, ne nous gène pas dans notre progression. Sigean et sa boite aux lettres aura l'immense honneur d'accueillir notre carte postale de départ. Ensuite, ce sera Lodève où nous apposerons le premier cachet de notre longue randonnée. Nous avons échappé à la pluie jusqu'à maintenant.
    Là, les choses sérieuses commencent, puisqu'il va falloir escalader le talus pour se hisser sur le plateau du Larzac. A St Etienne de Fourgas, un papy, sur son fauteuil, nous encourage en augurant que nous ne passerons pas. Et puis quoi encore ! Certes, nous avons le poil grisonnant et nous chevauchons des vélos couchés, mais diable nous ne sommes pas handicapés que je sache ! En Fait quelques kilomètres plus loin, un groupe de cyclos nous alerte qu'il y a des travaux et la route est barrée. Pour nous, en fonction de notre itinéraire et du réseau routier local, pas question de passer ailleurs que là. Nous arriverons à forcer le passage en nous faisant houspiller par les ouvriers. Honte à nous !
    Après cet intermède peu glorieux, nous voici sur le Causse du Larzac où nous refaisons le plein des bidons aux Caylar. Jean-Pierre qui a le feu aux pieds, en profite pour patauger dans la fontaine. Il en sera ainsi tout le long de notre randonnée et je l'affublerai de petits noms tel que mon canard, Saturnin, coin-coin, j'en passe et des meilleurs. La pluie commence à s'installer. Nous avons prévu de pousser jusqu'à Millau pour passer la nuit, mais arrivé à hauteur de la Couvertoirade, la pluie bat son plein et l'orage gronde sérieusement à nos oreilles. Nous ne sommes pas très rassurés sur cet immensité dénudée et minérale, offrant une cible parfaite à la foudre. Aussi, par prudence nous ferons halte à Nant, où un sympathique hôtel nous accueille alors que l'on dégouline d'eau de tous les bouts. Un confit de lapin et sa compote de petits légumes saura nous réconcilier avec la vie.

    - Mercredi 26 août, deuxième étape Nant – Issoire

    Il est 3h30, un peu avant potron minet pour les puristes, lorsque nous remontons sur nos vélos, les yeux encore embrumés de sommeil. Il fait nuit noire lorsque nous descendons le canyon de la Dourbie, avec la frustration de passer à côté de splendides paysages. Arrivée à Millau, dans la félicité du cycliste en descente, il nous faut remonter la colline que la Tarn a laborieusement coupée en deux depuis des millénaires. Là, erreur de parcours sur la route qui doit nous mener à Séverac le château. Manque de sommeil ou de vigilance, toujours est-il que l'addition se traduit par un petit rab de 10 km. Mais en compensation une vue superbe sur la vallée du Trébans, noyée dans un épais brouillard , alors que nous officions en plein soleil. A Séverac, pointage du deuxième contrôle dans un hôtel qui nous servira le petit déjeuner avec nourriture à volonté et nous traitera de fous à l'énoncé de notre périple. Ça serait si facile si l'on pouvait commencer les étapes après le petit déjeuner !
    Ensuite, c'est une succession de montées et de descentes, avec une préférence pour ces dernières, qui nous conduisent à Massiac, troisième contrôle. Nous aurons franchit, alors, les cols de l'Issartet, 1121 m, point culminant de notre diagonale, suivit de peu par celui de la Flageole 1114 m. Il aura fallu également passer par le viaduc de Garabit et sa terrible rampe pour se hisser hors de la vallée de la Truyère. Il est 19h00 lorsque nous arrivons à Issoire pour prendre un repos bien mérité.

    - Jeudi 27 août, troisième étape Issoire – St Fargeau


    Le réveil est prévu à 2h30, mais suite à une mauvaise manipulation celui-ci n'a pas été enclenché. Heureusement mon horloge interne s'est mise en alerte, mais c'est avec une heure de retard que nous reprenons la route. Celle-ci est ardue et pentue pour se hisser hors de la vallée et rejoindre Vic le Comte. A Puy Guillaume, quatrième contrôle, nous retrouvons l'Allier et les horizons s'ouvrent en se dégagent des montagnes environnantes .La route est sereine avec quelques passages en toboggan et un vent qui nous pousse depuis la veille. Nous escamotons St Pourçain sur Sioule en suivant la sympathique départementale qui nous conduit par Macenat et Monétay sur Allier. Nous rejoignons la ville de Moulins par la D2009, avec son chargement de véhicules, qui sera le théâtre de notre arrêt déjeuner où nous dégustons de super sandwichs. Au Veurdre, cinquième contrôle, nous en sommes à un peu plus de la moitié de notre diagonale et on fête l'évènement par un Perrier menthe. Nous sommes bénis des dieux. Je mets DES, car il vaut mieux s'assurer des bienfaits du maximum de bonnes volontés et ne pas s'attirer les foudres des ceuces qu'on n'aurait pas cités ! Le vent nous pousse toujours et le cagnard qui s'annonçait sur les coups de midi, s'est estompé grâce à quelques nuages. L'arrivée à St Fargeau nous permets d'en finir de l'étape et valider le sixième contrôle à l'hôtel du Petit St Jean. Nous y passons la nuit et mangeons, mais un service beaucoup trop long nous fait perdre un temps précieux sur le sommeil.
    .

    - Vendredi 28 août, quatrième étape St Fargeau – Dunkerque

    Après cette petite nuit (il est 3h00 quand nous remontons sur nos bécanes) il faut puiser toute l'énergie nécessaire afin de repartir. Jean-Pierre fait de méritoires efforts pour passer de l'horizontale à la verticale, après une station assise prolongée. Dans ces raids au long court, ce n'est pas tant l'effort physique qui prime, mais trouver l'envie de vouloir continuer d'avancer. Le corps, sauf pépin physique, suit toujours la tête !
    Serait ce les tripes de Troyes, sauce moutarde, ou une eau altérée, toujours est-il que les boyaux sont en vrac. Je ne vous conte pas les détails, mais un arrêt technique dirons certains, d'urgence pour les ceuces qui sont barbouillés, s'avère nécessaire. A Rozay en Brie nous validons le septième contrôle et nous nous refaisons une santé ( petite) avec une banane et un sandwich. Le relief joue toujours au yoyo, mais cette fois avec un vent beaucoup moins concilient. Notre purgatoire, car il en faut toujours un avant d'accéder au bonheur, nous le vivrons sur cette N330, entre Meaux et Plessis Belleville, où un vent virulent contrarie notre progression et des camions lancés à vive allure, faisant à peine un écart en nous doublant, font monter notre adrénaline à des taux élevés. Heureusement, la suite se fait par de petites routes qui nous conduisent à Gournay, huitième contrôle de cette diagonale.
    Au début, cette quatrième étape devait aboutir à Bray sur Somme ou Albert. Mais les hôtels répertoriés affichent complet ou n'ont pas daigné accueillir dans leur noble établissement les grands randonneurs que nous sommes. Les ingrats ! Aussi, c'est décidé on boude ! Nous bivouaquons une première fois à Bray, derrière une petite église sur un bout de gazon. Le repos fut de courte durée, tout juste 1h30, le froid nous ayant frigorifié. On remettra ça à Beaumetz les Loges, neuvième contrôle, mais cette fois dans le sas d'un distributeur de billets. Là ce fut le pied ! Non pas que l'automate nous distribua à volonté sa précieuse marchandise, mais protégé des intempéries et du froid, on coula un repos réparateur d'une petite heure. Béthune pour le petit déjeuner, puis Hazebrouck et sa boite aux lettres pour notre carte postale d'arrivée.
    Cela fleure bon la réussite de notre entreprise et c'est la socquette ragaillardie que nous nous dirigeons vers le terminus de Dunkerque. Un accueil chaleureux de la maréchaussée et voilà le carnet de route validé de son horaire de fin.

    Au final une bien belle aventure d'un peu plus de quatre jours et des souvenirs engrangés pour nos jours futurs. Jean-Pierre a gagné ses galons de diagonaliste avec beaucoup de courage et d'opiniâtreté, moi j'y ai conforté les miens. Au delà de l'effort physique à dispenser pour accomplir ces 1220 km et 9953 m de dénivelé affichés au compteur , c'est surtout cette complicité et amitié soudées au fil des kilomètres qui prévaudra. Dans ces efforts de longue durée, c'est aussi le plaisir de retrouver les joies simples, telle que d'être attablé avec un ami devant un verre, apprécier une douche, avoir de l'eau simplement en tournant un robinet, des petits riens qui vous mettent du soleil au cœur.
    Un peu de peine sublime toujours le bonheur.



    Michel


le 09 septembre 2009 par Lymass




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