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Balade du 21/11/2004 en Isère


    Balade du 21/11/2004 en Isère (de Marc Lesourd)



    Participants :

    Denis alias le roi du fer a repasser (ironman in english)

    Mireille, rouge jusqu’où...j'en sais rien cette foi ci elle n'a pas voulu me montrer!

    Matthieu, l'homme au vélo lesté (il ne sort jamais sans sa valise!)

    Jérôme, le glaciologue carrément fondu...auteur de la plupart des photos

    et Marc, le vrai™



    Des nuages caressent les sommets subtilement enneigés, tels des mains innocentes et lestes le museau d'un gorille assoupi.

    Les -7C annoncé par météo-farce se révèlent sub-zero et je ne grelotte même pas lorsque je rejoins Matthieu et Jérôme en gare de Grenoble.

    Ils m'ignorent un moment, tant ils sont imprégnés de leur mission de VRP de luxe. Ils tentent en effet de convertir une curieuse septuagénaire au vélo couché.

    Notre train est annoncé, il est temps d'extraire du tas d'humus les billets dûment compostés. Nos coursiers métalliques se nichent pachydermiquement dans le compartiment non prévu à cet usage. Qu'a cela ne tienne, les atrophies de la vessie n'auront qu'a traverser la rame pour de-étancher leur soif.

    Jérôme ôte 3 ou 4 couches de vêtements en goredurex hyper anti-respirant.. c'est marrant il a l'air moins baraque du coup. Le train est lancé à pleine vitesse, nos conversations aussi. Il y est tantôt question de vélomobile nucléaire a assistance carbonisée entièrement caréné, puis de record du monde de vitesse dans la descente de Kitzbühel en lowracer suspendu. Même les théories fameuses et fumeuses de Jean...oui le fils de Bernard Thevenet sont abordés! Heureusement que je suis là pour amener dans notre compartiment des sujets plus papillonnants. Comme par exemple mon idée d'effectuer une virée dans la région de Montpellier ou, parait-il, roulent non seulement deux (trois?) superbes créatures mais en plus avec de la conversation, elles! George tu confirmes? Toujours est-il que nous débarquons a St Marcellin et que les larges trouées de ciel bleu laissent augurer une magnifique journée. Une petite halte a la boulangerie, un sens interdit exceptionnellement autorisé aujourd'hui, et nous voici enfin partis pour de vrai.

    Comme je ne suis pas un goujat, je choisi pour nous rendre à Chatte de ne pas emprunter un chemin direct. Je préfère un tracé au profil étroit qui s'enfonce délicatement entre de douces crêtes ciselées. Des perles de rosée ornent la toison végétale la bordant. Celle-ci se pare des milles reflets auburn (prononcez a la françaises s.v.p.) de l'automne. Nous pénétrons simultanément devant l’entrée principale du village, le souffle haletant, le visage rosi...ouais.. en fait on traverse le bled vite fait parce qu'on a pas que ca a faire!

    Et effectivement, la route s’élève, oh pas comme dans l'ascension du Tourmalet, mais suffisamment pour que Jérôme cesse de tchatcher. Les vestes, les caches-oreilles disparaissent tandis que la sueur brouille mes lunettes.. Pourquoi faut-il toujours que ca tombe en plein milieu de mon champs de vision? Les paysages sont somptueux et notre première descente de la journée nous illumine d'un smiley béât et accessoirement nous mène a notre point de ralliement: Roybon.

    Pas de Mireille, pas de Denis a l'horizon...no probs, nous grelottons quelques minutes avant d'aller a leur rencontre. Nous n'avons pas fait 100m qu'ils se radinent...le timing était presque parfait. Denis suggère d'aller prendre un café. Compte tenu de la difficulté qu'il a de maintenir ses paupières ouvertes, nous opinons du chef. Mmmm, que le radiateur est chaud dans mon dos...vous êtes sur de vouloir rouler? Mais les rayons du soleil dardants comme sur la croisette, sans les starlettes :-( nous poussent enfin a reprendre l'air. A l’unanimité, nous, ou plutôt je décide de nous rendre a StAntoine l'Abbaye). Une fois de plus les mots manquent pour exprimer le bien-être, l'intense satisfaction de parcourir ces routes tranquilles qui nous imbibent comme l'essence un chiffon de cocktail molotov.

    Bientôt se dressent les vieilles pierres de la cite médiévale. La beauté du site ne laisse pas les cyclistes que nous sommes de marbre. Personnellement j'ai un faible pour les gargouilles qui ornent la façade de l’église. A ce propos, nos estomacs aussi gargouillent, et sous les 12 coups de midi les sandwiches sont libérés. Le mot n'est pas trop fort en ce qui concerne ceux de Mireille complètement compressés dans une minuscule pochette.

    Quoi? tu veux pas de mon bout de gras? t'avise pas de pisser sur mon vélo sale bête! Non, rassurez vous, ce n'est pas a Denis que je m'exprime en ces termes, mais a Raoul le chien du coin!

    Mireille se verra confirmer grâce au maître de Raoul que chez les canidés aussi, les ébats amoureux sont délaissés au profit de la bonne bouffe... Pattes et tiques!

    C'est pas tout, mais j'ai encore de belles routes à vous montrer les amis. Evidemment a condition que je ne soit pas totalement paumé. Heureusement, cartes a l'appui je tire mon épingle du jeu, et j'en suis le 1er surpris. Matthieu en profite pour une séance de velo-echangisme avec Denis. Le pire c'est que ni l'un ni l'autre ne semble ralentir. Jérôme me fait remarquer un nuage a la forme caractéristique: "un nuage lenticulé dsamère!" si je ne m'abuse.

    Nous refermons bientôt la boucle, avec regret de devoir entamer le retour synonyme d'aurevoir a Mireille et Denis. Dans l'ultime descente vers Roybon, je fais un écart pour éviter une limace.. euh j'veux dire Mireille. Quoi? on a tous le sourire encore!! oui je sais c'est maladif !

    Mireille & Denis nous quittent au carrefour de la D156 et de la D68. J'ai un peu peur qu'ils se paument et ne retrouvent pas leur voiture a 20bornes de là, mais nous aussi nous avons encore près de 40km a effectuer (+20 pour Matthieu & Jérôme). L'approche vers le col de toutes Aures nous offre de somptueuses vista sur le Vercors et les ondulantes collines. Lorsque la route amorce enfin une pente descendante c'est plus de 15 minutes de pur bonheur. Je crois que les sous-bois résonnent encore de mon rire idiot!

    La fin du parcours est un peu plus laborieuse, les cuisses se faisant lourdes. Néanmoins, le long de l’Isère, dans le soleil inondant d'or les falaises calcaires, un vol d'oies sauvages nous met du baume au cœur. Je quitte mes amis qui finiront le parcours pour une arrivée avant la nuit. Décidément une journée superbe. Ah si je tenais l'organisateur je lui ferais un bisou...




    routes sans voitures pour bents en libertés



    Matthieu de Linares et Jérôme Chapelaz sur fond de Vercors



    des collines et des cyclistes


le 06 décembre 2004 par x




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